Absurde routine et nombril du monde

Publié le par Zizanie

Mes démons intérieurs veulent me précipiter dans la gueule du loup. La cuisine. Ou la supérette d'en bas. Dévaliser les rayons pour. La p'tite voix tente de résister du mieux qu'elle peut. La semaine de partiels est terminée, je n'ai plus d'excuses pour me goinfrer comme une truie, en toute impunité. Je ne veux plus me faire vomir. Mais il n'y a pas d'autre alternative. Z'allez me dire que. Je ne vous écouterai pas. Parce que je ne fais pas le choix de criser. Je fais juste le choix de réparer les dégâts. Je veux devenir maigre à disparaître. Invisible.
Je rejette la nourriture comme un corps étranger qui fait de mon corps un étranger. Elle me remplit de dégôut. Je me sens sale. Souillée. Il faut absolument que je l'extirpe de mon estomac. Que je me vide.

Je me sens misérable quand je dépasse les trois cents calories par jour. C'est-à-dire rien du tout. Plafond arbitraire et stupide que j'enfreins tous les jours. Que je flotte dans mes fringues ou qu'elles me boudinent, le résultat est le même. Je suis une boule. De graisse. C'est dans la tête. Il parait. C'est sur mon corps. Mes hanches, mon ventre, mes cuisses. Puisque je le vois. Ils ne savent pas. Je culpabilise d'avoir mangé. Trop mangé. Je mange toujours trop. A partir du moment où je mange, c'est déjà trop.
Je n'arrive même plus à apprécier mon demi. Pour fêter notre futur rattrapage. Parce qu'on s'est lamentablement planté(e)s. Même sans sirop de pêche. Je descends mon verre. Il faut que j'aille vomir. Vite. Ils vont se demander ce que je fais. Des conneries. La bière me sort par les yeux. Ah non, c'est des larmes. Bordel. C'est pas le moment. Restez où vous êtes. J'attends que le livide de mes joues revienne et je remonte, l'air de rien. Oui, ça va. Tout va bien.

Il est temps de partir. Je monte dans le bus. La tête me tourne. La ville défile. Ma vue se brouille. Mon estomac fait du macramé. Mes ongles m'arrachent la peau. Tout va bien.
Je suis cinglée. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez moi ? Pourquoi je tiens absolument à me faire du mal ? Folle à lier. A enfermer. Comme j'enferme mes souvenirs. Dans des boites. Des tiroirs. Des carnets pleins d'encre. Des négatifs. Des boites.
Faut vraiment être dingue pour s'imposer tout ça. Comme je n'ai pas assez de problèmes, comme j'ai un toit sur la tête, comme je ne suis pas menacée de mort, il faut que je m'en invente. Bah tiens. J'ai investi dans une fabrique à angoisses. C'est plus sûr que la bou(r)se. Je cherche les emmerdes, je les trouve. Au moins. J'ai pris un couple d'angoisses. Ils ont fait leur nid dans ma boîte crânienne, avec des trucs qui ne servaient pas. Des neurones. Et depuis, ils n'arrêtent plus de pondre.

Je cherche à avoir toute l'attention sur moi. Je me débrouille pour. J'enchaîne les conquêtes juste pour me prouver que. Je ne sais d'ailleurs pas bien ce que je me prouve. Au final, pas grand chose. Que je peux me faire sauter par qui je veux. Et puis après ? C'est pas bien difficile de réussir à se faire claquer le bassin, quand on est une nana. Faut dire ce qui est. Pourvu qu'on ait une paire de seins et une bouche. A peu près.
Je joue toujours avec la béquille. Il s'accroche de plus en plus à moi. Et ça me plait, en fait. Garce que je suis. Je ne sais pas très bien de quelle façon je l'achèverai. Pourvu qu'il souffre. Pourvu que je le terrasse. Je ne pense même pas ce que j'écris. Une partie de moi le pense. Une toute petite partie qui a une voix qui porte suffisamment pour se faire entendre. Je ne sais pas comment va se terminer cette histoire. Ou plutôt si je sais. Ce que je sais surtout c'est que je n'ai pas envie de jouer les bourrelles.

Je suis en train de tout foutre en l'air, une fois plus. Avec Tarabas, évidemment. Je ne peux pas m'en empêcher. Je ne peux pas nous laisser vivre tranquilles. On n'était pas si mal. On était plutôt bien même. Surtout moi. Trop pour laisser faire. Prendre la fuite. Toujours la même chose. Toujours les mêmes gestes. D'abord la jambe gauche, toujours.
Faudrait que je prenne mes responsabilités. Mais ça c’est tout simplement pas possible, j’aime trop me plaindre. M’appesantir sur mon sort. Pleurnicher. Répéter que bouhouhouhouhou je suis trop bouhouhou malheureuse, que bouhouhouhouhou la vie est trop injuste. Tout ça. Alors que je fais les conneries toute seule, comme une grande.
Ah non, pas grande.

Pourquoi faut-il que je complique toujours tout ? Que je cherche la petite bête. Je dois absolument trouver un truc qui cloche. Je ne peux pas me la couler douce et profiter de la vie. Fermer les yeux. Me laisser diriger. Comme ils le font tous. Pourquoi je dois tout comprendre, tout expliquer ? Je me fatigue. Et puis ça se termine immanquablement en séance d'à quoi bon. Autoflagellation. Bouquet final. A quoi bon continuer ? Tout ça. Me foutrait des claques. Aïe. Surtout si c'est pour venir le dégueuler sur le blog.

M'en fous. Je ne force personne à me lire. Si vous attendez des articles passionnants, contruits, intéressants, passez votre chemin. La blogosphère en est truffée. Faut juste faire le tri.

 



Météo intérieure
 :
Bruine

Dans les oreilles
 :
Les Wriggles - Pourquoi

Sous les yeux
 :
Des blogs

Publié dans Soliloques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
K
Alors, d'abord, je te dis que. Et je m'en fous si tu dis ne pas écouter.<br /> <br /> Et puis qu'effectivement, il faut faire un tri quand on lit les blogs ^^.<br /> <br /> Et enfin, que le choix, tu l'as, bien sûr, et ce, tout le temps.<br /> <br /> Voilà, j'ai fini avec mes lapalissades.<br /> <br /> A bientôt (et courage pour cette période de stress)(et appelle Tarabas)(si, et de toutes façons t'as tort : appelle-le)
Répondre
Z
Je n'écoute pas mais j'entends quand même.