Constat amiable

Publié le par Zizanie

La sœur de Coloc’ a débarqué avec son mec et son mioche. J’ai rien contre cette sœur-là. Je l’aime plutôt bien. On a réussi à communiquer tant bien que mal. Depuis le temps, j’ai pas mal perdu. Je n’ai guère eu l’occasion de pratiquer la langue des signes. Autant je pouvais pas piffrer son ex, autant j’apprécie le père de son fils. Ils se marient cet été. Toutes mes condoléances.
Elle m’a invité à son mariage, mais je n’irai pas. Pour cause de refus de Coloc’ d’expliquer clairement à sa famille que je ne suis pas sa copine. De ce que j’ai vu ce week-end, ils s’imaginent déjà que je vais leur pondre, un cinquième petit-enfant. Je leur aurais bien balancé, mais j’estime que ce n’est pas à moi de le faire.
Je sens que je ne vais pas tarder à mettre les voiles. L’année prochaine, j’espère. Puisque Coloc’ refuse d’accepter qu’on ne soit pas ensemble. Qu’on ne l’ait jamais vraiment été. Ou si peu. Il est temps pour moi d’assumer mes décisions jusqu’au bout. Pour le moment, je garde mon toit sur la tête. Et j’arrête de me plaindre de mes propres conneries.
La soirée fut passablement bonne. C’est le lendemain qu’ont débarqué la mère, l’oncle et le frère. Ce frère-là m’indispose. Il est égoïste, sans-gêne, insupportable, dégueulasse. On dégaine les sourires factices.

Puis je fuis à mon cours de chant. Le dernier avant les vacances scolaires dont je profite même pas.
Evidemment, je n’avais rien foutu, et évidemment, j’avais fumé comme un World Trade Center percuté par un avion. Pourtant, je m’en suis pas si mal sortie que ça. Je n’étais pas vraiment à l’aise, comme souvent quand je ne suis pas aux manettes. Pas tout à fait concentrée non plus, ma voix ripait par moment. Cependant, mon corps, ce fainéant, a fini par acquérir les automatismes de survie nécessaires à la production de bruit vocal. Ma soufflerie de fumeuse va bien, merci. Mes abdos se sont réveillés malgré eux, et mon diaphragme s’est mis tout seul au boulot. C’est ainsi que j’ai échappé au rugissement de la colère Marie-Baleinienne.

Puis je me suis décidée à rentrer. A reculons. Le temps de me substanter, ils étaient déjà là avec les meubles en kit, et des amis de la famille en option. Heureusement qu’il n’y avait que les meubles à porter jusqu’au quatrième, pas les amis. Parce qu’ils sont plutôt bien portants, ces gens-là.
Je me suis bloqué le dos, d’ailleurs. Il faudrait que je fasse gaffe. Mais je ne sais pas me ménager. Les colis du grand suédois ont beau être petits, ils sont quand même vachement lourds.

Et puis on a lancé l’atelier bricolage. J’ai joué de la visseuse et du marteau. Et gardé tous mes doigts. Ça peut encore être utile, ces choses-là. Il y a désormais des meubles dans la salle de bain, je vais pouvoir étaler toutes mes babioles de fille. Coloc’ râle déjà. De toutes façons, il n’a besoin que d’une petite place pour son gel. Et ses bonbons d’hypertendu. Il y a également un canapé et une table dans le salon, ainsi qu’un vrai lit, avec un vrai sommier et un vrai matelas à ressorts. Boing, boing. Prétextant le manque de place (certes), Coloc’ a acheté un grand lit au lieu des deux lit une place, que j’avais demandé. J’aurais du y aller avec eux. Coloc’ est fourbe. Comment voulez-vous qu’il ait les couilles de préciser à ses parents que notre cohabitation est purement amicale et pratique, s’il s’évertue à prouver le contraire ? Je passerai sur les crises de jalousie. Bref. J’ai un toit sur la tête, un appart sympa qui me tient éloignée de mes despotiques géniteurs. Que demander de plus ? Ce qui est clair, c’est qu’après ma licence, je quitte la ville. Tout pour éviter de subir les incessants appels culpabilisants de Sa Toute-Puissance Sainte-Mère-Poule. Ça commence enfin à ressembler à un appartement. Le frigo (que j’ai du payer, môssieur croule toujours sous les dettes de ses crédits) nous sera livré la semaine prochaine. Il n’était pas disponible tout de suite, Coloc’ voulait en prendre un autre. Parce que Coloc’ veut toujours tout, tout de suite. Il a presque été humiliant. Résultat : j’ai commandé le modèle qu’on avait choisi au départ, même si on doit attendre une semaine de plus. Il va falloir que je me ménage une porte de sortie. Je ne supporterai pas la situation très longtemps. Pour l’instant, ça va.

Pour terminer ce post, je vous livre un nouvel épisode zizanesque, illustrant parfaitement mon imagination encombrante. Je me baladais avec Schtroumpf grognon. Il cherchait à achetait une puce pour éviter de mettre son numéro dans une petite annonce. Sauf que c’était dimanche, et tout était fermé. Excepté l’église.

« Tu crois qu’ils vendent des puces à l’église ? »
Forfait illimythique, dialoguez avec le Christ, de partout où vous voulez, sans limite de temps.

Fou rire et gros délire pendant un bon quart d’heure.
Pour envoyer vos péchés, tapez 1.
Le Vatican devrait creuser l’idée.



Météo intérieure : Ciel voilé (Dieu est donc une femme)

Dans les oreilles : Brassens - L’antéchrist

Sous les yeux : Dante - L’Enfer
 

Publié dans Soliloques

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C
envolée?
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Z
Reviendue.
C
Une suite une suite une suite !
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