Moi non plus

Publié le par Zizanie

Attention, page de pub.

Lecteur étourdi, je commence par te rappeler que la billetterie des Solidays est ouverte.
Solidarité Sida − qui organise le festival pour ceux qui seraient passés à côté de ce point fondamental − est une association dont le but est de récolter des fonds afin de financer l’aide aux malades, en France et à l’étranger. Elle dispose également d’un pôle prévention et organise très régulièrement des actions. Solidays est donc, avant tout, un moyen de faire rentrer des sous. Mais Solidays c’est aussi un festival avec plein de bons concerts (et pas que, il y a plein d’autres choses à voir, à faire) et des bénévoles qui déchirent tout. Et donc l’assurance de passer un excellent week-end. Même quand la programmation n’est pas à son goût, Solidays, c’est un pèlerinage, on ne peut pas passer à côté.
En conclusion : Qu’est-ce que tu fous encore ici ? File acheter ta place ! Nanméoh ! En plus les 15000 premiers pass trois jours vendus sont à trente euros. Raison de plus de s’activer.

Fin de la page de pub. Je reprends le cours normal de ma vie.

Six heures du mat’. Coup de fil de Tarabas.
« Je suis à Paris. »
T’aurais pas pu me prévenir avant que tu débarquais au milieu de la nuit ? Ouais ben qu’est-ce que t’attends pour venir ? Tu vas te perdre ? Mais non, j’habite quand même pas en rase campagne, tu sais lire les panneaux ? Te guider ? Avec mon sens de l’orientation légendaire, tu vas te retrouver à Quimper. Tu ferais mieux de demander au GPS. Trop compliqué ? Feignasse.

Putain, faut que je me lève. Qui a mis l’appart dans cet état ? Putain, la vaisselle n’est pas faite et faut que je me lave les cheveux. On va prendre les choses dans l’ordre : je vais me faire un café. Sauf qu’il n’y a pas de mug propre. C’est quoi ce bordel ? Le lavabo est bouché. Manquait plus que ça. Coloc’ a joué avec la tondeuse au-dessus du lavabo. Connard.
J’espère qu’il va se perdre. Parce que sinon, je n’aurais jamais le temps de tout faire.

Une heure après, j’ouvrais la porte avec les cheveux qui dégoulinaient sur mes fringues. Mais la vaisselle faite. Sauf que le frigo était vide. Il n’y avait rien de comestible, en tout cas. Et un Tarabas ne peut se passer de petit déjeuner. Evidemment, il est de mauvaise humeur. Je rappelle également qu’avant midi, une Zizanie est impraticable.
Ce qui devait arriver, arriva. Premier clash de la journée. Pour des broutilles. Comme d’hab. On se fait la gueule. Il m’envoie un coussin à la gueule. Je réplique. Bataille de coussins. Fin du clash.

Et puis c’est reparti avec une pique. Puis une autre. Et ça recommence. On ne se refait pas. Il me dit qu’il aurait mieux fait de ne pas venir. Je lui réponds que si c’était pour se forcer, il aurait effectivement du rester chez lui. Il dit qu’il avait mieux à faire. Je réponds que j’aurais été aussi bien toute seule. Ping. Pong.
De rares moments complices. Où j’étais vraiment bien. Où j’ai ri.
Mais le même cirque toute la journée.

Je craque. Je me suis enfermée pour pleurer. Parce que je ne m’attendais pas à ça. Parce que je ne suis plus capable de supporter. Je ne sais plus ce que je veux. Je sais juste que je ne veux pas de ça. Ces kilomètres. Ces engueulades, pour des broutilles. On se fait du mal. Pire que ça, on cherche à se faire du mal. C’est un jeu malsain. Qui arrivera à détruire l’autre le premier ? Des coups bas où on ne les attend pas. Des espoirs. Je déteste l’espoir.

Je déteste les départs. Je me déteste aussi. Je déteste cette gare. Où je ne t’ai rien dit. Je déteste l’espoir. Il m’a toujours vomi. Il m’a toujours fait boire. M’a toujours endormi.



Météo intérieure : Atmosphère étouffante

Dans les oreilles : Prohom - Départ

Sous les yeux : Des larmes

Publié dans Soliloques

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