Le syndrome des Danaïdes

Publié le par Zizanie

Le yoyo est reparti dans l'autre sens. Et dans le mauvais, autant l'avouer. Je n'arrive pas à me remettre au régime, à reprendre le taureau à bras le corps (oui, je barbarise les expressions et j'assume). Un énième "Demain j'arrête". Encore une fois, je vais me promettre de m'y tenir dès lundi. Marchera, marchera pas ?
Ce qu'il faut surtout, c'est que je me décide enfin à consulter un nutritionniste. Il va me voir arriver, il va me foutre à la porte immédiatement. Végétarienne, difficile, et par dessus le marché anorexique et boulimique. Mais il faut quand même que j'essaye, sinon c'est peine perdue. C'est un cercle vicieux et sans fin. Des longues périodes d'anorexie ponctuées de grosses crises de boulimie, voilà ce que c'est. Il faut regarder la vérité en face, ma fille. Tu es grosse, certes, mais tu es surtout malade et tu joues ta vie dans ces conneries. Il faut te soigner. TU vas y arriver, il n'y a pas de raison. Un jour, tu mangeras par plaisir, sans avoir pour objectif de te remplir. Parce que c'est le mot, tu remplis, tu combles. Et tu es un puits sans fond.

De l'exemple à la généralité, il n'y a qu'un pas. Jamais rien ne te satisfait. Tu es constamment en manque de quelque chose. Tout peut toujours être mieux, rien n'est jamais parfait ni même ne peut l'être. Ainsi, comment veux-tu accueillir le bonhneur auquel tu aspires tant ?
C'est bien, cocotte, tu te mets des coups de pieds aux fesses, tu te fais violence pour t'en sortir. Mais cette quête n'est-elle pas vaine ? Tu te complais dans tes troubles, avoues-le. Avoir un contrôle total sur ce qui entre dans ton corps te rassure. Au moins ça...

Il est tant de faire une petite liste de résolutions. Oui, je sais, on est en mars. Et justement.

Continuer à voir mon psy. Le travail sur moi-même est une pièce essentielle à la construction du puzzle de mon salut.

Me remettre au régime intelligemment et à moyen terme reprendre le sport. Un compagnon d'infortune me sera très utile pour cette dernière étape.

Bourriner à mort à la fac. C'est la dernière ligne droite, il ne faut pas lâcher maintenant. Et tu vas les avoir tes exams, il n'y a pas de raison.

Mettre ma méfiance de côté, au moins de temps à autre. D'accord, j'ai un karma de bonne poire mais ce n'est pas une raison pour tenir tout le monde à distance.

Me marier.

Perséverer dans mon entreprise de resocialisation. Parce que les réminicences de crise d'adolescence, ça va cinq minutes.

Me foutre la paix. Mais je ne garantie rien, je ne suis pas certaine de m'y tenir. Enfin, une résolution est une résolution.

Apprendre à m'aimer et me faire plaisir. Même motif, même punition.

(Liste non-exhaustive)

Un intrus s'est glissé vicieusement dans cette liste. Sauras-tu, lecteur, le retrouver ?

Je commence à envisager la possibilité de m'en sortir. Et c'est un pas énorme vers l'avant, mine de rien. Enfin, rassurez-vous, ce blog a encore de beaux jours devant lui à exposer mes lamentations, parti comme c'est.
Et dire qu'un jour, j'ai pu dire
« Fontaine... ». Et dire que j'ai osé mépriser cet outil, qui pourtant m'aide beaucoup à me maintenir la tête hors de l'eau.
Enfin, je n'ai encore mis personne au parfum dans mon entourage. De toutes façons, je ne compte pas le faire. Avoir un blog, c'est ne pas avoir de vie satisfaisante. Et c'est encore un peu ça dans ma tête. Et puis, ma liberté d'expression prendrait un sacré coup. Ce blog serait alors totalement inutile.
In real life, je ne parle pas de mon moral, j'évoque rarement ma vie sexuelle et encore moins ma vie sentimentale. Je râle, oui, mais j'évite de me plaindre. Je noie le poisson. Ah ça, je sais faire. En fait, j'ai l'impression de gêner constamment mon entourage, d'être un boulet. On en revient toujours à cet histoire de puits.

Je n'arrive pas à me mettre dans le crâne que je peux plaire, je suis persuadée qu'on se fout de ma gueule. Du coup, je ne suis rassurée que lorsque je fais moi-même le premier pas et que je parviens à mes fins. Ce qui a fait de moi une chasseresse doublée d'un bourreau. Ceci explique cela. J'ai rapidement eu l'étiquette de salope accrochée sur mon front. Et ce n'est pas très étonnant. Sur le moment, je n'en avais pas du tout conscience, mais il semblerait que j'en ais souffert.
Comme je l'évoquais précédemment, j'ai été très (trop ?) précoce et pas seulement en ce qui concerne ma sexualité. J'anticipe pour qu'on ne me reproche rien. Je fais souffrir pour ne pas laisser le temps de me faire souffir. De même, je prône la liberté dans le couple, sans doute pour ne pas qu'on puisse le faire sans mon consentement, pour ne pas être trompée. C'est vrai aussi que, par chance, le concept me plait assez et je m'en accomode sans problèmes. Mais la question n'est pas là.

Mon style est abominable, aujourd'hui. Je le trouve verbeux et lourd. 'Fin, on fera avec.

Donc, je disais qu'il faudrait que je comprenne que je n'ai pas besoin d'accumuler les expériences pour être rassurée. J'ai déjà eu autant de preuves que de partenaires pour me convaincre que je plais. Et c'est bien suffisant.
Je dois me calmer, apprendre à apprécier la vie et l'amour. Et pourquoi pas devenir enfin romantique, tiens. Ce que je ne me suis jamais autorisé, d'ailleurs. Oui, je suis bien une fille, j'ai parfaitement le droit de regarder des films à l'eau de rose, de parler chiffon, de tomber amoureuse, de parler des heures avec des copines.



Météo intérieure : Petite averse rafraichissante

Dans les oreilles : Jacques Higelin - Champagne

Sous les yeux : Nina Roberts - Grosse vache


Publié dans Soliloques

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