I'll never look into your eyes again

Publié le par Zizanie

C'est décidé, je n'appelle pas l'hôpital. Et j'arrête de manger. Pour changer.
Il faut que je cesse de dire pour changer. Parce que ça ne change pas grand chose.

- Je m'appelle Anderson.
- T'en as d'la chance !
- Et toi, t'as un prénom ou juste un sale caractère ?
- Juste un sale caractère.

Vous n'aurez que cet extrait pour deviner quelle vieille série niaise au possible je me repasse. Ben oui, je n'ai que ça à faire.

Des nouvelles du psy ? Si vous y tenez. Nous sommes arrivés à la conclusion suivante : Je ne veux pas quitter ma mère. Tiens donc. Enfin, je vous donnerai des détails plus tard, ou pas.

Donc je regarde des séries débiles. Après un stage intensif Gilmore girls (voyez à quoi j'en suis réduite), quelques épisodes d'Hartley coeur à vif, je tape à présent dans le top du top du mièvre. Non, vous n'en saurez pas plus, je suis déjà morte de honte. Même pas, en fait.

Je me hais. Je me hais quand je suis ainsi. Imbuvable.

Demain, je me remets à la soupe et au thé vert. Et je laisse ma graisse crever à petit feu. Il n'y a que comme ça que je parviendrai tout contrôler.

Je me hais, je me hais, je me hais. Pourquoi je ne sais pas me contenter de ce que j'ai ? J'ai bien conscience que je pourrais être heureuse. Mais je ne sais pas faire. Je ne sais pas vivre. Vous croyez qu'on peut apprendre ce genre de choses ? Je n'ai jamais su faire. Je ne suis pas une bonne vivante, je n'aime pas vivre. Je n'aime pas faire la fête, je n'aime pas manger, je bois seulement pour me prendre des cuites.

Je me suis levée avec une gueule de bois monumentale. J'ai terminé la bouteille de cachaça et j'ai vidé une bonne partie de sa reserve de tequila. C'est du gâchi.
J'ai emmené Robin junior chez sa grand-mère avant de me rendre chez le psy.

Je lui ai raconté mes rêves. Mais à moitié. Enfin, ça revenait au même. Je lui ai dit l'essentiel. Il a trouvé ça très intéressant. Si ça peut te faire plaisir.

Ministal m'a laissé un message. Il me demande de mes nouvelles. C'est gentil, ça. Mais j'en ai rien à faire. Il n'aurait jamais rien du se passer entre nous. J'ai mis un point d'honneur à ce qu'il ne se passe jamais rien avec des gens qui bossent ou étudient avec moi. Et je sais très bien pourquoi.

Mais il faut croire que c'est un type bien. Et je ne sais pas faire avec les types biens. Je suis un bourreau, tu sais. Je n'ai appris qu'à faire du mal. C'est ma forteresse. Je te promets que tu n'y es pour rien.

Ce soir, je retrouve l'appart minable de Coloc'.
Je ne vais pas passer ma vie chez Robin. Il en a déjà suffisament enduré comme ça. Je sais bien que je devrais cesser de me tourmenter avec des questions existencialistes à deux euroballes.
Et je suis désolée de t'avoir sauté dessus. Je n'aurais pas du. C'est bien pour ça que je l'ai fait. Je te remercie de m'avoir remis à ma place. Ne t'inquiète pas, je ne suis pas blessée, ça me fait du bien. Je n'avais pas envie de te faire l'amour pour de bonnes raisons. J'étais ivre. C'est pas vraiment le pied de baiser une nana ivre. Surtout si c'est une amie doublée d'une ex avec laquelle tu as eu un parcours compliqué. Tu as raison, Robin, ce n'était pas avec toi que j'avais envie de faire l'amour, hier soir.

Pitoyable. Je me mettrais bien des claques.

Demain, je vais me faire un ciné-Starbucks avec une copine. Je vais pouvoir faire semblant à loisir. Tout va bien dans ma vie. D'ailleurs, tout va vraiment bien dans ma vie. C'est moi qui me la complique. Et le comble, c'est que j'en ai parfaitement conscience.

Je sais bien que j'ai toutes les chances d'avoir mes exams, mais l'autre partie de moi est persuadée que j'en suis incapable.

Lili take another walk out of your fake world
Please put all the drugs out of your hand
You'll see that you can breath without not back up
So much stuff you got to understand

C'est l'heure du grand ménage de printemps. Il faut que je reconstruise le puzzle que j'ai précautionneusement fait voler en éclat cet hiver. J'envisage même de recontacter Sous-Commandant M., mais plus tard. Quand j'aurai remis mes idées au clair. Quand j'aurai dépouissièré mon cerveau ramolli. Quand j'aurai mon lustre Baccarat ? Il n'en tient qu'à toi, cher lecteur.

Je vais contacter la société Lacuna. C'est la meilleure chose à faire. Quelqu'un aurait-il les coordonnées ?
Et après on se demande pourquoi Eternal est l'un de mes films preférés. Tiens donc.
Je vais aller les voir avec mon sac poubelle (géant) rempli de souvenirs, aussi Tarabesques les uns que les autres.
Il n'y a pas d'autre solution. Je ne dois pas le revoir.

M'en fous, moi je vais épouser Jim Morrison. Et ce n'est pas plus mal qu'il soit déjà mort, il ne peut rien lui arriver de plus. On ne sait jamais avec moi.



Météo intérieure : Grêle

Dans les oreilles : The Doors - The end

Sous les yeux : Le néant


Publié dans Soliloques

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A
Sniff je n'ai pas reconnu la série...
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Z
C'est tout à ton honneur !