Anatomie bousculaire

Publié le par Zizanie

Ou le cœur au fond de la gorge.


Je sais. J'ai la frousse mais je sais qu'il faut que je le fasse. Alors tant pis si je redescends du pied d'estale sur lequel on m'a placée. J'ai décidé d'essayer de faire la seule chose qui me donne de l'énergie. Ce qui me rend vraiment vivante quand je le fais. En dehors de toutes ces passions desquelles je ne pourrai jamais vivre.
En même temps, je me dis que je ne serai jamais acceptée. Je ne vois pas pourquoi on m'accepterait moi, alors que je viens subitement de découvrir que c'était ça que j'avais envie de faire. J'étais prête à l'assumer. Presque. Et maintenant, j'ai peur.

J'ai envoyé un message à Midona pour lui demander de me fuir. De m'oublier. Je n'ai pas envie de l'entrainer dans ma déchéance. Et c'est là que. J'aurais préféré qu'elle se taise. Pourquoi les gens sont incapables de garder leurs sentiments pour eux, c'est fou. Ça dégueule de déclarations. Qu'est-ce qu'elle imaginait comme réponse ? Veux-tu m'épouser ? Faisons un bébé ? Quoi ? Ma peur panique de l'engagement me pousse à extrapoler ?
D'où vient cette propension à se rendre malade pour des garces ou des enfoirés ? Le genre d'individus incapables d'accepter d'être aimés. Non mais ça n'a aucun sens.

Un peu plus d'une heure plus tard, je reçois un message : « Je suis devant la gare, il faut que je te voie. »
Je prends peur. C'est Midona. J'ai les yeux rougis, les cheveux sales. Je ne suis pas habillée. Je ne veux pas qu'elle me voie dans cet état. C'est complètement exclu. Je lui réponds que j'ai pas envie de la voir. Mais je fonce quand même dans la douche. Au cas où. Et je dégaine même le rasoir. Et le coupe-ongles. Tout en me demandant ce que je suis en train de faire. En attendant, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Je finis par décrocher. Elle est en pleurs. Je ne suis pas très fière de moi. Je lui dis de monter. J'enfile un jean, un t-shirt et je lui ouvre, les cheveux dégoulinants. Décidément. Je lui dis de se calmer. Elle me sanglote qu'elle ne peut pas me laisser faire ça. Que j'ai pas le droit. Qu'elle pensait que cette fois, c'était la bonne. Elle me demande si c'est parce que Tarabas. Non. Elle ne comprend pas.

Moi non plus, à vrai dire. Mais je n'ai pas envie de lui parler de mes idées suicidaires. C'est fait. J'y suis arrivée. A la rendre malheureuse. Et voilà que ça la reprend. Elle me balance ses sentiments à la gueule. C'est le meilleur moyen de me faire fuir. Il faut que ça s'arrête. J'ai envie de me foutre des claques. Parce que c'est une fille bien, à peu près saine. Si l'on ne tient pas compte du fait qu'elle soit tombée amoureuse. De moi, surtout.
Et moi, je crois que je l'idéalise. Elle n'est pas en sucre. Autrement, avec toutes les larmes qu'elle est en train de déverser, elle aurait déjà fondu. Je ne sais pas très bien comment je dois réagir. Comment j'ai envie de réagir. Du coup, je l'embrasse. Et je me dis que je fais vraiment n'importe quoi. Je la plante au milieu du salon et je vais me servir un verre. Accessoirement, je lui en sers un aussi. Je ne suis pas amputée de tout savoir-vivre, non plus.

En fait, si je raconte tout ça, c'est pour avoir quelque chose à écrire. J'avoue m'y forcer. Parce que j'en ai besoin et que c'est le seul moyen de faire le point. Autrement, je m'emmêle.
Je suis perdue. Je ne sais pas vers qui me tourner. Je ne sais pas ce qu'il faut que je fasse. Pour. Ce que j'ai envie de faire. Midona est partie. J'ai biberonné ma vodka. J'ai pleuré. Je me suis demandé à quoi je jouais, au juste. Surtout. J'étais prête à faire dans le radical. Et puis je me suis dit, qu'avant, je pouvais toujours tenter le coup. Vous savez, ma nouvelle vocation qui a poussé comme un champignon hier.



Météo intérieure : Nuit noire

Dans les oreilles
 :
Le Maximum Kouette - La nonchalance

Sous les yeux
 :
Google et ses pistes

Publié dans Soliloques

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C
pfff, tu me ressembles à tel point que ça en est détestable. <br /> J'ai presque envie de t'insulter.<br /> Putain mais fonce. <br /> <br /> C.A.L.I.N
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Z
<br /> Merci pour le câlin, je l'attrape avant que tu ne commences à m'insulter.<br /> Pour ce qui est de foncer, on va essayer. Mais foncer pourquoi au juste ?<br /> <br /> <br />
K
Ben oui, on peut toujours tenter le coup ...<br /> <br /> Alors, c'est quoi, ce projet ? <br /> <br /> Et, ah oui, quand penses-tu t'autoriser à reconnaitre que tu es quelqu'un de bien ? Moi, je dis ça, je dis rien, hein ...<br /> <br /> Et ma proposition tient toujours, hein : ton entourage, à qui tu t'ouvres (et dans quelle mesure ?), ne connais pas Zizanie et les souffrances que tu trimballes. Tu as toujours été celle qui sourit, même quand elle a mal, celle qui est généralement sûre d'elle, celle qui est intelligente, et qui n'a pratiquement jamais parlé son mal-être ... pourquoi s'inquièteraient-ils d'un projet de tout plaquer et autre ?<br /> <br /> Ouvre-toi vraiment à tes amies, à "une fille bien et à peu près saine"(en plus, tu ferais d'une pierre deux coups, vu qu'en plus, tu ne pourrais plus te traiter de méchante) ou à un anonyme.<br /> <br /> C'est toi qui vois.<br /> <br /> Et oui, ce que tu livres est inquiétant (mais pas embêtant, hein : j'espère que tu t'autorise à ce que des anonymes s'inquiètent pour toi ^^)<br /> <br /> Avec affection
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Z
<br /> C'est sûr, il faudrait que je parle. Sauf que je ne sais pas comment on fait. Je n'ai rien à dire de plus que ce que je rabâche à longueur d'articles. Je ne sais<br /> pas ce que signifie s'ouvrir vraiment. Je ne sais pas quoi dire de plus que ce que je ne dis déjà.<br /> <br /> Pour ce qui est du projet, disons que je ne sais pas exactement. Mais qu'a priori, devenir éduc spé s'en rapproche pas mal.<br /> <br /> Pour ce qui est de m'autoriser à reconnaitre que je suis quelqu'un de bien, c'est pas encore au programme. Ça ne m'avait d'ailleurs jamais effleuré l'esprit avant que tu l'évoques.<br /> Et jusque-là, non, je ne m'autorisais pas à ce que des anonymes s'inquiètent pour moi, mais je me soigne.<br /> <br /> <br />