Comme un lemming

Publié le par Zizanie

Je m'en sens complètement incapable. D'avancer. Dans le cas où mon dossier serait accepté, si je dépose un dossier (ou plusieurs), je ne commencerai pas avant septembre prochain. En attendant, je fais quoi ? Coloc' fait tout ce qu'il peut pour me culpabiliser. J'essaye de tenir bon, mais il n'a pas tort. Je ne peux pas laisser trainer les choses, il faut que je décide ce que je vais faire dans les prochains mois. Je ne peux pas vivre sur son salaire, et ça n'améliorerait pas franchement l'ambigüité de la relation.
Cependant, il est définitivement inenvisageable que je retourne vivre chez mes parents. C'est le meilleur moyen pour m'achever.

Je tourne en rond. J'en finis par me demander si c'est vraiment ce que je veux. Ce que je veux, je le sais. Et ce projet n'est qu'une alternative destinée, au mieux, à le repousser.
Je suis loin d'avoir un objectif à atteindre. Encore moins un chemin tout tracé pour y arriver. Je ne sais pas où je dois aller, ce que je dois faire, à qui je dois m'adresser. Evidemment, j'ai commencé à faire des recherches. Sur internet, manquerait plus que je sorte de chez moi. Mais c'est confus. Tout ce que j'ai compris, c'est que je ne devais pas tarder. De toutes façons, je ne vois pas très bien ce que je peux faire de plus un dimanche à cinq heures du matin.

J'angoisse à l'idée de retourner voir une conseillère d'orientation ou quelqu'un de cette espèce. Genre coach je ne sais pas quoi. Si c'est encore pour qu'elle me dise que je suis une artiste et que j'ai aucun avenir. Non, je n'invente rien. On m'a quand même balancé que selon mon profil, j'étais destinée à enchainer les petits boulots pour subvenir à mes besoins jusqu'à ce que mes œuvres se vendent une fortune, après ma mort. Non, ce n'était pas Madame Irma. Et j'avais à peu près seize ans, j'avais arrêté les cours, étais sous antidépresseurs, avais fait pas mal de conneries, dans le genre plutôt grosses conneries. En bref, très vulnérable. Exactement comme je le suis aujourd'hui. Vous comprendrez que je ne sois pas très encline à écouter ce genre de personnes.

Me bousculer n'a jamais marché. Je me braque. Tout simplement parce que je n'ai aucune confiance en moi. Mais que je suis souvent très lucide sur ce que je suis en train de faire. Malgré tout. Je me connais très bien. Et c'est aussi un problème. Je sais exactement qui je suis. Et ça n'aide pas à prendre confiance.
Me donner des claques ne m'aidera pas à me relever. Ça ne m'a jamais donné envie de me battre. Je suis lâche. Je ne suis pas assez courageuse pour affronter tout ça. Me plaindre et avoir pitié, non plus. Mais faire comme si de rien n'était, c'est bien la pire chose qu'on puisse faire, en ce moment. Me répondre que, puisque je ne veux plus aller à la fac, je dois trouver du boulot. Par exemple.

Ma vie ne me convient pas mais je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais pas quoi faire pour la changer. En fait, c'est la vie qui ne me convient pas. Pourtant, il parait qu'on peut faire avec. Alors ça sert à rien de me répéter qu'il faut que je me bouge. Qu'il faut que j'aille travailler mon SBAM à la caisse du Monop' en bas de chez moi. Parce que si j'arrête la fac, je dois bosser. Je n'ai pas envie de bosser. Dans l'état actuel des choses, si je commence un boulot, au mieux je me casse moins de trois jours après. Au pire, je deviens irrécupérable et je termine mes jours en hôpital psychiatrique. Non, ce n'est pas du chantage.

Je suis partie de chez moi pour me construire. J'ai appris à être autonome par la force des choses. Mais je n'ai jamais été armée pour. Je n'arrive pas à être adulte parce que je n'ai jamais été gosse. J'ai vraiment l'impression de n'avoir jamais été insouciante. Et de ne jamais avoir été heureuse de vivre. Aussi loin que ma mémoire se souvienne. Ça devait être en maternelle, d'ailleurs. Je pleurais quasiment toutes les nuits et j'essayais d'étouffer mes sanglots sous la couverture. Pour pas que la despote m'entende. Parce je culpabilisais qu'elle doive s'occuper de nous. Elle nous a toujours fait comprendre qu'elle ne pouvait pas travailler parce qu'elle devait s'occuper de nous, et qu'on était plus compliqué que les autres, plus malades, plus fragiles.

T'as gagné, maman, je le suis devenue. Compliquée, malade et fragile.

Et pour clore ce post un peu plus légèrement, j'en profite pour vous faire part de quelques unes des recherches google ayant abouties sur mon blog :


t'as pris le train de quelle heure ? : Pour tout te dire, je n'ai pas pris le train depuis une bonne semaine, mais habituellement, je prenais celui de onze heure douze.

botox lille
: Euh. J'ai même pas de rides, faut pas déconner.


midona lesbienne
: Tu fais une analyse psychologique des personnages de jeux vidéos ? Tu crois que c'est pour ça qu'elle m'énerve autant, la bestiole ?


comment font les volcans ?
: C'est une question intéressante qui mérite réflexion.


schéma bouteille volcanisme
: Bouteille, volcan... Je ne vois que Volvic pour répondre à ta question.


blog travesti
: J'en étais sûre, c'est la faute à mes chaussures rouges, ça.


petits minets
: Ah non, j'ai pas ça en stock.


azote dans un verre en soirée
: Crois-moi, ça ne vaut pas le GHB.




Météo intérieure : Nuages

Dans les oreilles : Le Maximum Kouette - J'aurais aimé

Sous les yeux : Tout ce que je peux trouver sur

Publié dans Soliloques

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Z
Ah tiens, j'ai oublié le "nonnes salopes" dans les recherches google. Evidemment. C'est que ça doit être une vraie vocation.
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