Ce qui ne tond pas rend plus fort

Publié le par Zizanie

C’était ce matin.

Je meuble. Ce n’est pas bien grand chez moi, ni bien coquet. Simple et entourloupé. Images d’un autre temps, souffle dérivant. La création me manque. Bien sur, j’ai de quoi faire mais, en digne pseudo-rebelle-pré-pubère, ça ne m’intéresse pas. On m’impose, je refuse. D’emblée. Qu’est-ce que je bave encore ? Je l’ignore. Je n’avais même pas envie d’écrire. Juste d’apposer des mots les uns à la suite des autres. Je suis en retard. Je n’ai pas envie d’aller bosser et je repousse le moment fatidique. Je n’ai pas le choix. J’ai déjà laissé tomber tellement de choses. Si je démissionne, il en sera fini du peu de crédibilité qu’il me reste. Et comme je ne tiens pas à me justifier, je sais ce qu’il me reste à faire. Pas terrible comme début de blog pour attirer le chaland. Enfin, rien à faire de la notoriété. Quand on voit comment elle révèle la moisissure, ça ne m’attire pas. D’abord, je ne blogue pas, je scribouille. Et si je le fais en ligne, c’est pour éviter de tourner en rond trop longtemps. Quelque part, je ne tiens pas à avoir de commentaires, puisque ça risque de me remettre en question, à chaque fois. Je me suis posée la question de savoir si je les autorisais, et puis je me suis dit qu’avec le peu de visites que cette mascarade va engendrer, je ne me mets pas tellement en danger. Si je voulais, du lectorat, j’en aurais. Le contact MSN est curieux, le forumeux également. Je n’ai pas dit que ce serait un lectorat de qualité mais ça augmenterait mes stats. Des chiffres quoi. Mais il faut être cohérent, si je me suis rendue anonyme, ce n’est pas pour faire de la pub. Le référencement augmente la potentialité, rien d’autre. Je n’ai pas envie de m’amuser à bombarder les têtes d’affiches bloguesques de commentaires sans intérêts pour introduire un lien vers mon blog. Et puis, je n’ai rien de passionnant à dire. Si c’est pour critiquer, je passe mon chemin et si c’est pour me prosterner, d’autres le font très bien. Et les starlettes ont déjà suffisamment le melon pour que j’en rajoute une tranche.


La journée est passée, et ça donne plutôt ça.

J’étais montée sur ressorts depuis ce matin, malgré la fièvre de cette nuit. Ou sans doute est-ce une heureuse conséquence du pic de température corporelle. Je m’étonnais moi-même d’être aussi énergique alors que rien ne le laissais présager. Au boulot, tout s’est bien passé dans l’ensemble. Je suis arrivée à mon cours de chant avec une pêche d’enfer. Pendant l’échauffement, j’envoyais à mort. Et bam ! Ma prof de chant est ce qu’elle est, elle m’a fait beaucoup progresser mais elle a une aptitude à mettre les pieds dans le plat inimaginable. Niveau pédagogique, me concernant en tout cas, elle n’a rien compris. Si on me brusque, je me braque. Et là, pas moyen d’obtenir quoique ce soit. Bref, aujourd’hui elle a attaqué directement mon talon d’Achille. Je suis mal à l’aise dans mon corps. Je ne suis pas la seule, je sais. Plus encore en ce moment, j’ai pris énormément de poids en quelques mois (et je ne minaude pas). Ce n’est pas une remarque pouffiesque, c’est un constat tout à fait réaliste, pour une fois. Du coup, je n’ai pas un rapport sain avec la bouffe. C’est un engrenage infernal. Je n’aime pas manger, j’ingurgite, je me goinfre pour combler un manque, ou je m’affame pour me faire du mal. Un peu perturbée, la fille. Bref, mon corps, ce n’est surtout pas le truc à attaquer. Tu peux me reprocher quantité de choses sur mon caractère, mes réactions, mon comportement, je sais y faire face, mais son mon physique, ça m’accable. Toute la dynamique dans laquelle j’étais s’est transformée en rage contre moi-même, en colère, en nervosité. J’ai envie d’écrire mais j’ai du mal à structurer ma pensée. Je ne parviens pas à me calmer. J’ai envie de fumer et je ne peux pas. Au lieu de ça, je sens mes ongles s’enfoncer dans ma peau, jusqu’au sang. Je vais m’arracher la peau. J’ai envie de fumer ou de cogner. Et ce n’est pas possible. Je suis terrée chez mes parents, parce que Coloc’ n’est pas à l’appart et que je n’ai pas envie de rester toute seule. Ça me fout le cafard. C’est trop petit, pas aéré, pas éclairé, glauque. Tu ne peux pas savoir, lecteur, comme j’attends le déménagement avec impatience. Mais ce n’est pas facile de trouver. Quand tu te déplaces pour visiter et que tu es en concurrence avec un couple sans enfants avec deux salaires de deux-milles euros, ça décourage. Une clope, bordel, je veux une clope. Je sens que demain matin, en allant à la fac, je vais faire le plein de nicotine. Ce sont mes poumons qui vont être contents. Allez, m’en vais grommeler dans mon coin.



Météo intérieure : Canicule

Dans les oreilles : Wampas – Comme un punk en hiver

Sous les yeux : Paasilinna – La cavale du géomètre



Publié dans Soliloques

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A
Tu m'enerves ! Je sais à présent que tu ne t'attends pas à recevoir des commentaires, que ça ne te plaît pas apparemment, mais j'écris quand même, et j'écrirai à chaque article où je retrouverai qqchose de ma petite personne, ou alors que j'aurai mon avis à donner, après tout, je pense que c'est en partie grâce aux autres qu'on avance. Je ne prétends pas le faire, mais juste, pour cet article, m'étonner de la façon que tu as de décrire cet intérieur qui ressemble tant au mien pour l'instant. Certes, nous sommes dans le cas de beaucoup de personnes qui galèrent mais c'est tellement agréable et 'pousse au cul' de savoir qu'on n'est pas seule... bref juste pour te dire que c'est un plus pour moi que de dire 'ah ben oui c'est tout à fait ça' à chaque ligne de ton article, et jusqu'à maintenant, je crois que tes écrits sont universels et à la fois très personnels. Bonne continuation, quant à moi je cours au prochain article !
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Z
Ah mais pour les commentaires, je change d'avis à peu près un article sur deux alors... ; )