Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte...
Elle va se taire, Antigone ?
Pour la peine, je m’enfonce Gaspard Batlik dans les oreilles. C’est reparti. Je suis accro par périodes. Des périodes qui durent. Au moins jusqu’à ce que je le voie en concert. Toutes les méthodes de sevrage utilisées jusqu’alors ont échoué.
Sauvez une Zizanie, offrez-lui une place de concert.
Rah, il passe à côté de chez Robin samedi prochain (pas demain, hein). Et samedi prochain, c’est la journée mondiale de lutte contre le sida, donc forcément, mes petits bras musclés sont réquisitionnés. Tant pis, Gaspard chéri, j’irai t’écouter une autre fois.
Je vous invite d’ailleurs à cliquer sur le visuel à droite. Bon Act-Up, on en pense ce qu’on veut. Il y a des allergiques, je sais. Mais peu importe, ce n’est pas la question. Allez quand même lire (c’est court, en plus).
Evidemment, la marche du 1er décembre a lieu le 30 novembre. Dit comme ça, ça fait sourire. Mais voilà.
Je ne suis pas encore assez blasée pour baisser les bras. Même si j’entends des trucs pas possibles. Même si lobby pharmaceutique. Même si 5000 à 6000 nouveaux cas, chaque année en France, alors qu’on nous rebat les oreilles avec le Sida depuis notre naissance ou presque (pour ma génération, en tout cas). Et en Afrique, c’est l’hécatombe. Mais je n’arrive même pas à être découragée. Je ne serais pas devenue animatrice prévention, autrement.
Je suis hallucinée par le nombre d’idées reçues qui persistent encore. Le nombre de gens qui croient savoir. Ou qui trouvent des excuses pour ne pas se protéger. Et qui prennent des risques énormes. Et ces gens, je ne les rencontre pas seulement sur les stands, où je dois m’abstenir de juger. J’en trouve aussi dans mon entourage. Et là, j’ai envie de leur mettre ma main dans la gueule. Vraiment. Il y a des trucs qui me dépassent. Non mais bordel.
Ça y est, j’ai dit ce que j’avais à dire. Je vais pouvoir reprendre les récits insipides de ma petite vie sans intérêt.
Je suis toujours chez Ministal. Jusqu’à demain. Oui, parce j’aurais du mal à me dédoubler. Etant donné que je serai à Marseille. Comment ça, vous ne pouviez pas le deviner ? C’est pas une raison.
J’ai pris mon billet, alors que je n’ai aucune envie de mettre le nez dehors. Parce qu’il faut que je fasse quelque chose. Que je ne peux pas laisser ça comme ça.
J’ai toujours pas bossé ma partoche de chant pour demain. Faudrait que j’arrête d’écouter Gaspard et que je me passe en boucle l’enregistrement de Marie-Baleine. Il faut avouer que c’est quand même moins attrayant, une Marie-Baleine qui braille avec des gremlins dans la gorge en option (pauvre bête, elle était malade) sur un accompagnement approximatif.
Je ne fous toujours rien de mon temps. Ministal est en cours et je n’ai toujours pas été dévaliser la librairie. Donc j’ai rien à lire. Enfin si, le code civil. Mais euh. Et rien à faire. Ou presque. Passer des heures à jouer n’a jamais été très constructif. Certes, ça dépend du point de vue.
Et puis bouffer, vomir, bouffer, vomir, bouffer. Et encore bouffer. Verser des litres de larmes. La routine, quoi.
Heureusement que j’ai parlé d’autre chose avant, parce que si je devais me contenter de raconter mes journées. Je me traine du canapé à la chaise. De la chaise à la cuisine. De la cuisine aux toilettes. Des toilettes à la salle de bain. De la salle de bain au lit. Et ainsi de suite.
Même pas envie d’aller chanter demain. Besoin oui. Mais pas envie. J’en profiterai pour enrichir mon libraire. Avant de prendre le train. Et de m’oublier le temps du trajet.
Météo intérieure : Effet de serre
Dans les oreilles : Gaspard Batlik - En arrière
Sous les yeux : Rien