Muscle ton jeu, muscle ton jeu Robert !

Publié le par Zizanie

Si tu muscles pas ton jeu, fais attention, je t'assure, tu vas voir, tu vas avoir des déconvenues parce que t'es trop gentil.


Je zappe. Je ne fais que ça. Je ne m’attache à rien. J’ai eu des nouvelles de Midona. Et ça n’a fait que remuer le couteau électrique dans la plaie. Il y a quoi qui cloche chez moi ? Pourquoi je n’arrive pas à rester en place ?
Parce que j’ai peur qu’on m’abandonne. Alors je disparais avant. Je tranche dans le vif pour ne pas devoir trancher dans le vide. Pour que la cicatrice soit plus propre.

Toi tu dis que t’es bien sans moi
Et qu’au fond de mes bras, il y fait trop froid


Je me donne pas la chance de vivre les choses à fond. Je ne me laisse pas envoûter. Je me planque derrière mon énorme carapace. Peur de l’abandon associée à une peur panique de l’engagement, faut avouer que ça n’aide pas.
Ce n’était pas une coïncidence. Ce coup de cœur le jour où il m’a annoncé son retour. Peur qu’il me coupe les ailes. Envie qu’il m’étouffe. Peur que ça aille trop vite. Envie d’être avec lui. Juste avec lui.

Que ça aille trop vite ? Tu te fous de notre gueule là, Zizanie ? Que ça aille trop vite avec Tarabas ? Rappelle-moi depuis quand tu es avec.
Non mais c’est pas comme si on était restés tout le temps ensemble, hein. Chut. Tais-toi, tu me fatigues. Arrête d’enfouir ta tête dans le sable. Juste pour ne pas voir ce qu’il se passe. Et pour ne pas en profiter.

Pour la peine, je m’en vais me faire des ampoules avec ces foutues chaussures. De pute. Dixit Tarabas. T’as rien trouvé d’autre que des chaussures rouges, vernies, avec huit centimètres de talon ? Non, je n’ai rien trouvé d’autre que ces petites merveilles.
Si t’as quelques choses contre mon addiction aux sacs et aux chaussures, ne t’en prends pas à moi, adresse-toi plutôt à au Général Grand-Mère. Elle m’a refilé le virus, j’y peux rien. Elle m’appelle régulièrement pour me dire « j’ai acheté un sac, il est superbe, faudra que tu viennes le voir » et puis « prends-le, si tu veux ». C’est comme ça que je me retrouve avec des sacs partout. Qu’est-ce que je l’aime, ma grand-mère.

Et puis vu que mon corps me dégoute, qu’il me motive pas pour craquer sur des fringues taille toujours trop grand puisqu’il est hors de question que j’y reste, ben je me venge sur le reste.
Dire que je vais peut-être faire un stage à deux pas de toutes les vitrines sur lesquelles je pourrais baver des heures si la p’tite voix ne me rappelait pas à l’ordre. J’ai failli être en retard à mon entretien pour cause de Darel au milieu de mon chemin.
Le plus dur fut de passer, au retour, devant MAC sans m’arrêter. D’ignorer tous ces petits fards qui me faisaient de l’œil. Saloperies.

Il me manquait que ça avant de partir. Une langue trois fois plus épaisse. Alors que je dois absolument passer un coup de fil en urgence pour le stage. Evidemment, je ne peux pas parler. Parce qu’on ne comprend rien à ce que je dis et ça me fait atrocement mal. Accessoirement.
Je lui fous la paix et je passe la journée à sucer des glaçons. Dommage qu’on ne puisse pas les transformer en mojito. L’alcool n’est pas franchement recommandé.

Ah oui parce que je me barre. Que cette fois, c’est moi qui lui ai fait le coup du « ça te dit de me suivre à l’autre bout du monde pas si loin en fait immédiatement mercredi ? ». Besoin de prendre l’air. N’ai pas pris de vacances cet été. Risque de craquer si je ne change pas d’air avant de reprendre les cours. Et puis je me dis que ce ne serait pas plus mal de se retrouver. Rien que tous les deux. Loin de nos prises de tête. Loin de Leeloo. Loin de mes angoisses.

C’était donc pas le moment d’offrir mon salaire à MAC. Parce que je suis bien capable d’acheter la boutique. Parce que deux allers-retours pour Barcelone, ça a quand même son prix. Oui, parce que j’avais oublié de vous préciser ma destination. Je vais aller faire un tour chez les catalans. Je suis en pleine négociation pour la visite des musées. Heureusement que je compte le Camp Nou dedans. Pour ce qui est des chaussures, je crois qu’il est plus prudent d’attendre d’être sur place pour évoquer la question. Non, je ne compte pas passer ma journée à faire du shopping. Surtout que je déteste ça. Mais je ne rentrerai pas les mains vides. Ça me frustrerait. De Florence, j’ai rapporté un sac. Que je ne quitte plus, d’ailleurs. Je ne vois pas pourquoi j’éviterais de me ruiner à Barcelone.



Météo intérieure
 :
Soleil planqué derrière les nuages

Dans les oreilles :
Oasis - Wonderwall

Sous les yeux : Un verre rempli de glaçons, sans mojito

Publié dans Soliloques

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